17 rue de la Quintaine 35000 Rennes
J’ai toujours su que j’irais un jour face au Mur des Lamentations et que j’y trouverais quelque chose.
En octobre 2017, je suis partie une semaine en Israël. À Jérusalem et à
Tel Aviv. J’ai vu, j’ai filmé, j’ai photographié ces villes et leurs
habitants, ce pays de contrastes.
J’ai ressenti, je crois comme toutes ces femmes, l’espoir dans le Mur.
Je suis rentrée en France nourrie de cette émotion, avec l’idée d’une
série de peintures, avec une question lancinante : « La femme a-t-elle
vraiment une place au sein de la religion ? ».
Je ressens cette série autant comme rupture que comme continuité, dans le travail et dans les émotions.
Dès la première toile, Tel à vivre à Jérusalem, un code barre apparaît,
d’abord caché sous les couleurs puis révélé, signant mon anonymat comme
symbole de celui de toutes ces femmes.
Des lignes tracées dans le bleu des toiles apparaissent progressivement
sur les différentes architectures et les emprisonnent. Les idées sont
enfermées dans une seule pensée, celle de la religion.
« L’espoir dans le Mur » questionne la place de la femme devant le mur
de la religion. Les femmes représentées par de petites silhouettes, se
font écraser par le Mur qui annihile ce qu’elles sont. L’immensité du
Mur les écrase : « le berger avec son troupeau de femmes ».
Les silhouettes se confondent en arrivant devant le Mur, c’est une
disparition. La couleur or posée comme un « tapis rouge » ouvre le
chemin vers le Mur où les femmes disparaissent.
Dans le Coran, il est noté l’importance des prénoms donnés aux nouveaux venus au monde :
« Vraiment,
vous serez appelés au jour du jugement dernier par vos prénoms et les
prénoms de vos parents ; choisissez donc bien vos prénoms ».
Aicha : Il s’agit de l’un des prénoms les plus populaires dans les pays
du Maghreb et plus largement des pays musulmans. Aïcha était la 2ème
épouse du prophète Mahomet.
Dans son portrait, les traits de son visage sont déformés. Une légère
féminité apparait dans ses yeux. L’œil droit montre la détermination
alors que l’œil gauche peut évoquer une tristesse. Les traits du
portrait avec des articulations disloquées, déformées ; un portrait plus
petit que celui de Aicha sa femme favorite, une souffrance de vie dans
les deux yeux de Khadija.
Les photographies contredisent l’anonymat, elles le défient, elles sont la volonté de ne pas se soumettre.